La raison humaine est comme un architecte spécialisé dans la conception... de concepts. Elle peut théoriquement bâtir des “toujours” et des “jamais” parfaitement solides. Ainsi, nous pourrions décider d’être toujours généreux, ou de ne jamais céder à la colère.

Hélàs, notre réalité, bien concrète, est limitée par le temps, l’énergie et nos ressources. Les journées ne font que 24 heures, nos batteries internes se déchargent, et nous avons une énergie limitée pour assumer nos extrêmes.

Donc, d'’un côté, la raison nous fait croire que pousser une idée à son extrême serait un signe de force et de clarté, de l’autre, notre nature humaine, ancrée dans la vie réelle, nous rappelle que l’absolu est un luxe que nous ne pouvons maintenir bien longtemps. Leur rencontre fait naître une tension interne nous murmurant à l'oreille que les “toujours” et “jamais”, bien qu’attrayants, finissent souvent en désillusion, car chaque extrême comporte son propre revers.

Pourtant, l’équilibre n’a rien de médiocre. En s’écartant des absolus, nous choisissons une voie plus stable, certes moins glamour, mais qui nous permet de nous réaliser en gardant les pieds sur terre. En d’autres termes, choisir une position plus centrée et flexible permet d’accepter nos limites sans culpabilité ni déception. Ainsi, dans le jeu de la vie, ce sont ceux qui dansent avec la réalité, sans chercher à la figer dans un “jamais” ou un “toujours”, qui parviennent vraiment à s’épanouir.